La tour de Montlhéry est située dans l’Hurepoix, une région aujourd’hui à dominante urbaine mais qui se caractérisait au Moyen Âge par la présence d’une immense forêt. Le site de l’actuelle tour est établie sur une colline qui culmine à cent trente-sept mètres au-dessus du niveau de la mer, dominant la vallée de l'Orge et de son affluent la Sallemouille. Tout commence vers l’an 991, où Thibaud de Montlhéry, premier seigneur du lieu de par sa charge de forestier, fortifie la butte d'une tour de bois qu’il prend soin de faire protéger par une enceinte. Les ruines des fondations laissent apparaître une structure longue de trente mètres sur vingt-cinq, avec une plate-forme de dix mètres de diamètre pour sept mètres de hauteur.
Dossier Patrimoine
Visite en images Vues d'autrefoisCe fut le fils de Thibaud de Montlhéry, Gui Ier de Montlhéry, qui épousant Hodierne de Gometz, dame de Gometz et de La Ferté bâti le prieuré Saint-Pierre et l'église Notre-Dame. Leurs enfants accrurent le pouvoir de la seigneurie, Milon Ier de Montlhéry devint vicomte de Troyes et Gui Ier de Rochefort devint comte de Rochefort. En 1096, Milon Ier et son fils Gui II, son frère Gui de Rochefort et son neveu Hugues de Crécy partirent pour la Première croisade. Gui Trousseau fui devant Antioche et fut déshonoré. Il fut contraint en 1104 d'abandonner son château au roi en échange du mariage de sa fille Élisabeth de Montlhéry avec l'héritier du trône Philippe de Mantes. Mais en 1105, Milon II de Montlhéry revendique la seigneurie et attaque le château. Il est une première fois débouté par Gui Ier de Rochefort. Par sécurité et malgré la paix retrouvée, Louis VI fait détruire les fortifications à l'exception de la tour. Il en donne les restes à son frère Philippe de Mantes qui l'offre à Hugues de Crécy. Contraint de l'abandonner par le roi, le château revient enfin à Milon II. En 1118, son cousin Hugues l'enleve et l'assassine dans son château de Châteaufort. Puni, il doit rendre ses terres au pouvoir royal. En 1144, Louis VII de France séjourne avec son ministre Suger au château de Montlhéry. En 1227, Saint-Louis se réfugie au château devant les risques d'enlèvement à Etampes. En 1358, les Anglais assiégent le château mais ne le prennent pas. En 1360, ils y réussissent finalement. Un nouveau prévôt est alors nommé par Charles VI. En 1409, les Armagnacs prennent le château à leur tour, mais en sont chassés en 1413 par Jean Sans Peur lui même battu en 1418 par le prévôt de Paris Tanneguy III du Chastel. En 1423, le château tombe entre les mains de Jean de Lancastre jusqu'en 1436 où il revient à Charles VII. Le 16 juillet 1465, le château sert de base arrière aux troupes de Louis XI au cours de la célèbre bataille de Montlhéry contre Charles le Téméraire. En 1562, Louis Ier de Bourbon-Condé prend le château qui devint le quartier-général des Calvinistes. En 1585, il revient à Henri III qui ordonne la réfection des fortifications. Le 5 avril 1590, Henri IV séjourne une dernière fois au château avant que le gouverneur de Paris ne décide en 1591 de son démantèlement à l'exception du donjon. En 1764 et 1772, Philippe de Noailles, comte de Montlhéry établit un procès verbal afin de constater l’état de délabrement du château. Les fossés sont alors comblés et sont transformés en jardins entre 1767 et 1771. En 1822, François Arago, accompagné de Louis Joseph Gay-Lussac et Urbain Le Verrier, entreprennent de calculer la vitesse du son en tirant un coup de canon du sommet de la tour par nuit noire, visible et entendu à l'observatoire de Villejuif. En 1823 est installé une tour de Chappe au sommet, visible depuis Fontenay-aux-Roses et Torfou. Le 5 avril 1842, l'État prend possession de la tour qui est classée monument historique. Henri Labrouste entreprend sa réfection et aménage la terrasse jusqu'en 1846. Garrez y ajoute les passerelles et la grille d'entrée. Selmersheim achève des travaux en 1889. Le 5 juin 1874, Alfred Cornu mesure à son sommet la vitesse de la lumière depuis l'observatoire de Paris. Le 7 mai 1914, un inventeur nommé Defieber y teste un modèle de parachute. Le 20 juin 1934, la foudre tombée sur la tour et l'endommage sérieusement. Puis la tour subit plusieurs réfections au cours du XXème siècle. Cependant, celles-ci s’avère bien insuffisantes. C’est la raison pour laquelle, en 1982, l’architecte des Bâtiments de France demande la fermeture temporaire de la Tour au public. Celle-ci sera rouverte en 1983, après une première campagne de travaux qui permet d’intervenir sur les parties les plus dangereuses du donjon. Mais en 1992, la Tour est de nouveau fermée, cette fois définitivement. Grâce à la perspicacité du Conseiller général, des associations et de la mobilisation des services de l’Etat, de lourds travaux de rénovation démarrent fin 2000 et s ‘achèvent trois ans plus tard. Aujourd’hui, malheureusement pour tous les amoureux de la tour, celle-ci demeure formellement interdite au visiteur.
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